Mémoires sur Ferruccio Busoni et ses ouvrages

Aperçu

Ferruccio Busoni (1866-1924) était un compositeur, pianiste, chef d’orchestre et théoricien de la musique italien connu pour son approche novatrice de la composition et son profond engagement intellectuel envers la musique. Bien que né en Italie, il a passé une grande partie de sa vie en Allemagne, où il a développé sa carrière et a eu une influence significative sur la musique du XXe siècle.

Aperçu de son œuvre

La musique de Busoni fait le lien entre la fin de la période romantique et le début de la période moderniste, mêlant souvent des formes classiques à des idées harmoniques et structurelles novatrices. Il est particulièrement connu pour ses compositions pour piano, ses œuvres pour orchestre et ses opéras, ainsi que pour ses écrits théoriques sur la musique.

Aspects clés de son œuvre :

Pianiste et transcripteur :

L’un des plus grands pianistes de son époque, Busoni a créé des transcriptions virtuoses des œuvres pour orgue de Bach, la plus célèbre étant son arrangement de la Chaconne de la Partita pour violon n° 2 de Bach.
Ses éditions d’œuvres classiques comportaient souvent des changements d’interprétation qui reflétaient sa vision artistique.

Compositeur :

Ses compositions originales montrent des influences de Bach, Liszt et de l’harmonie wagnérienne tardive, mais elles préfigurent également les techniques modernistes.
Il a exploré la tonalité étendue et même la microtonalité dans certaines de ses dernières œuvres.

Parmi ses œuvres les plus remarquables, on peut citer :

Le Concerto pour piano (1904) – Une œuvre massive, d’une durée de près d’une heure, qui inclut un chœur d’hommes dans son mouvement final.
Fantasia Contrappuntistica (1910) – Une œuvre pour piano complexe et de grande envergure inspirée de L’Art de la fugue de Bach.
Doktor Faust (inachevé, achevé à titre posthume par Philipp Jarnach) – Un opéra très original qui reflète son intérêt pour les mythes et les légendes.
Théoricien et visionnaire :

Son essai Esquisse d’une nouvelle esthétique de la musique (1907) appelait à une approche plus fluide et avant-gardiste de la composition, inspirant les compositeurs d’avant-garde ultérieurs.
Il a prédit le développement de la musique électronique et de nouveaux systèmes d’accordage.

Influence et héritage

Busoni a influencé des compositeurs ultérieurs tels que Schoenberg, Webern et Bartók par ses idées sur l’atonalité et la forme.
Parmi ses élèves, on compte Kurt Weill, Edgar Varèse et Philipp Jarnach, qui sont devenus des figures clés de la musique moderne.

Son approche visionnaire a contribué à façonner le cours de la musique classique du XXe siècle, en particulier dans les domaines du néoclassicisme et de la musique expérimentale.

Histoire

La vie de Ferruccio Busoni a été marquée par une créativité sans relâche et une ambition intellectuelle, jetant un pont entre les traditions musicales du XIXe siècle et les innovations du XXe. Né en 1866 à Empoli, en Italie, d’un père clarinettiste et d’une mère pianiste, il fut reconnu très tôt comme un prodige. Son enfance fut marquée par des voyages incessants, ses parents l’emmenant à travers l’Europe pour mettre en valeur ses talents. Il absorba diverses influences : le lyrisme italien, le contrepoint allemand et une fascination pour Bach qui façonnerait toute sa carrière.

Lorsqu’il s’installe à Leipzig dans les années 1880, Busoni est déjà un pianiste extraordinaire, mais il se développe également en tant que compositeur et penseur. Il admire Liszt et Beethoven, mais rejette le chromatisme de Wagner au profit de la clarté et de la structure. Ses postes d’enseignant le mènent à Helsinki, Moscou et enfin Berlin, où il devient une figure centrale de la vie musicale de la ville. Contrairement à ses contemporains attirés par l’impressionnisme ou l’expressionnisme, Busoni envisageait un avenir musical qui ne soit ni purement traditionnel ni totalement avant-gardiste. Son traité de 1907, Esquisse d’une nouvelle esthétique de la musique, anticipait de nombreuses idées du XXe siècle, prônant la microtonalité et les instruments électroniques des décennies avant qu’ils ne deviennent courants.

Au piano, Busoni était un titan : ses transcriptions des œuvres pour orgue de Bach, en particulier la Chaconne en ré mineur, restent légendaires. Mais ses propres compositions ont souvent été mal comprises. Son opéra Doktor Faust, une réinterprétation sombre et philosophique de la légende de Faust, a occupé ses dernières années. Il est resté inachevé à sa mort en 1924, et a été terminé à titre posthume par son élève Philipp Jarnach.

L’influence de Busoni s’étendait au-delà de sa musique. Il a été le mentor de personnalités telles que Kurt Weill et Edgard Varèse, façonnant le cours du modernisme. Bien qu’il n’ait jamais pu être clairement rattaché à une école de pensée en particulier, sa vision de la musique comme un équilibre entre l’intellect et l’expression continue de résonner. Il était, à bien des égards, un homme en avance sur son temps, éternellement à la recherche d’une musique qui n’avait pas encore été écrite.

Chronologie

Les premières années (1866-1886)

1866 – Naissance le 1er avril à Empoli, en Italie, d’un père clarinettiste et d’une mère pianiste.
1873 – Il donne son premier récital de piano public à l’âge de 7 ans, démontrant un talent prodigieux précoce.
1875-1879 – Études au Conservatoire de Vienne, où il est profondément influencé par les traditions musicales germaniques.
1880 – Il s’installe à Graz, où il étudie la composition et le piano, développant déjà son propre style.
1886 – Il se rend à Leipzig, s’immergeant dans la scène musicale allemande et étudiant Bach, Beethoven et Liszt.

Début de carrière et années d’enseignement (1887-1894)

1888 – Il est nommé professeur de piano à l’Institut de musique d’Helsinki (aujourd’hui Académie Sibelius) en Finlande.
1890 – Il s’installe à Moscou pour enseigner au Conservatoire de Moscou, mais la vie musicale russe ne lui plaît pas.
1891 – Il déménage aux États-Unis, enseigne à Boston et à New York tout en donnant des concerts.
1894 – Il retourne en Allemagne et s’installe à Berlin, où il commence à se forger une réputation de compositeur et d’interprète.

Années de maturité et théoricien de la « nouvelle musique » (1895-1913)

1897 – Il remporte le prix Rubinstein pour son Concerto pour piano et orchestre, op. 39.
1904 – Il publie son édition influente des œuvres pour clavier de Bach, introduisant une interprétation plus pianistique.
1907 – Il publie Esquisse d’une nouvelle esthétique de la musique, un essai radical qui prédit les développements musicaux futurs, notamment la musique électronique et la microtonalité.
1909 – Il commence à travailler sur son opéra Doktor Faust, sa composition la plus ambitieuse.
1912 – Il écrit Berceuse élégiaque, une œuvre orchestrale profonde qui reflète une réflexion sur la mort.

Première Guerre mondiale et dernières années (1914-1924)

1914 – Il quitte l’Allemagne au début de la Première Guerre mondiale et séjourne en Suisse et en Italie.
1915-1919 – Il compose plusieurs œuvres de musique de chambre et orchestrales alors qu’il vit à Zurich.
1920 – Il retourne à Berlin et reprend son rôle influent dans le monde musical.
1922 – Il achève la Fantasia contrappuntistica, une œuvre massive et complexe inspirée de L’Art de la fugue de Bach.
1923 – Devient directeur du Liceo Musicale de Bologne, mais démissionne rapidement en raison de son mécontentement vis-à-vis du climat musical italien.
1924 – Décède le 27 juillet à Berlin, laissant inachevé Doktor Faust. Son élève Philipp Jarnach le termine à partir de ses esquisses.

Héritage

Ses idées ont influencé des compositeurs ultérieurs tels qu’Edgard Varèse et Kurt Weill.
Ses transcriptions pour piano de Bach restent parmi les œuvres les plus appréciées pour cet instrument.
Sa vision d’une « musique du futur » a anticipé les développements de la composition électronique et expérimentale.

Caractéristiques de la musique

La musique de Busoni est une fusion fascinante de structure classique, de profondeur intellectuelle et d’innovation avant-gardiste. Ses compositions reflètent un profond respect pour le passé, en particulier Bach, tout en poussant vers de nouvelles idées musicales qui ont anticipé le modernisme.

1. Fusion de la tradition et de l’innovation

La musique de Busoni équilibre souvent les formes classiques avec de nouvelles idées harmoniques et texturales.
Il s’est largement inspiré de Bach, Beethoven et Liszt, mais a cherché une nouvelle esthétique qui allait au-delà du romantisme.
Sa Fantasia contrappuntistica (1910) en est un parfait exemple : structurée comme L’Art de la fugue de Bach, mais remplie d’harmonies modernes.

2. Brillance pianistique

L’un des plus grands pianistes de l’histoire, Busoni a écrit des œuvres très virtuoses qui exigent une maîtrise technique et intellectuelle.
Sa musique pour piano, notamment la Sonatina Seconda (1912) et Indian Diary (1915), étend les couleurs et les textures pianistiques.
Ses transcriptions de Bach (par exemple, la Chaconne en ré mineur) utilisent des sonorités massives, des techniques de pédale et des textures orchestrales.

3. Influence néoclassique et contrapuntique

Il privilégiait le contrepoint et la clarté au chromatisme du romantisme tardif.
Son approche anticipait le néoclassicisme du XXe siècle, influençant des compositeurs comme Stravinsky.
Ses opéras, comme Doktor Faust, utilisent des éléments de la Renaissance et du baroque, mais avec des tournures harmoniques modernes.

4. Idées expérimentales et avant-gardistes

Dans son Esquisse d’une nouvelle esthétique de la musique (1907), il plaide en faveur de la microtonalité, de nouvelles échelles et même d’instruments électroniques.
Son langage harmonique évolue vers l’atonalité, comme en témoignent ses œuvres ultérieures telles que Sonatina Seconda.
Il explore les quarts de ton et la « musique libre » bien avant que ceux-ci ne se généralisent dans l’avant-garde.

5. Drame orchestral et opératique

Sa musique orchestrale (Berceuse élégiaque, Suite Turandot) a souvent un caractère onirique et mystérieux.
Doktor Faust, inachevé à sa mort, est un opéra sombre et philosophique, profondément novateur sur le plan harmonique et structurel.

6. Approche transcendantale et intellectuelle

La musique de Busoni est souvent abstraite et philosophique plutôt qu’émotionnelle.
Il croyait en « l’idée » de la musique plutôt qu’en la narration directe ou le contenu programmatique.
Ses œuvres cherchent souvent à transcender le temps, en fusionnant différents styles historiques en une seule vision.

Impacts et influences

Busoni était un visionnaire qui a traversé les XIXe et XXe siècles, faisant le lien entre la virtuosité romantique et le modernisme intellectuel à venir. Bien qu’il n’ait jamais fondé d’école officielle, ses idées ont profondément influencé les compositeurs ultérieurs, en particulier dans les domaines du pianisme, du contrepoint et de l’esthétique musicale.

1. Influence sur les compositeurs et les mouvements ultérieurs

Néoclassicisme

L’importance accordée par Busoni à la clarté, au contrepoint et aux formes baroques a directement influencé le mouvement néoclassique.
Stravinsky, qui allait devenir l’une des figures de proue du néoclassicisme, a été marqué par les idées de Busoni, en particulier par sa vision de la « musique absolue » par rapport à la subjectivité romantique.

Atonalité et pensée moderniste

Bien qu’il ne soit pas totalement atonal, Busoni a anticipé l’effondrement de la tonalité, inspirant des compositeurs comme Schoenberg et son cercle.
Son plaidoyer en faveur de la « musique libre » et des possibilités harmoniques élargies a trouvé un écho chez Edgard Varèse et d’autres expérimentateurs.
Alban Berg et Anton Webern ont étudié les idées de Busoni et ont intégré sa rigueur intellectuelle dans leurs compositions.

Musique électronique et microtonale

Son traité de 1907, Esquisse d’une nouvelle esthétique de la musique, prédisait la microtonalité et les instruments électroniques, des idées explorées plus tard par des compositeurs tels que Varèse et Stockhausen.
Il suggérait que la musique ne devait pas être limitée par la gamme tempérée, un concept qui influença plus tard les compositeurs spectraux et électroniques.

2. Impact sur le pianisme

Transcriptions pour piano et pratique de l’interprétation

Ses transcriptions de Bach (notamment la Chaconne en ré mineur) ont redéfini la façon dont les pianistes abordaient la musique de Bach, la rendant plus grandiose et plus orchestrale.
Il a influencé des pianistes-compositeurs ultérieurs comme Rachmaninov, Godowsky et même des interprètes de Liszt tels que Vladimir Horowitz.

Un pianisme virtuose et intellectuel

Ses compositions (Fantasia contrappuntistica, Sonatina Seconda) ont établi de nouvelles normes techniques et interprétatives pour les pianistes.
Claudio Arrau, Alfred Brendel et Marc-André Hamelin ont défendu les œuvres pour piano de Busoni, en mettant l’accent sur leur mélange de difficulté technique et de complexité structurelle.

3. Influence sur l’opéra et le drame musical

Doktor Faust, son opéra inachevé, a réinventé la narration opératique en mettant l’accent sur l’intellect plutôt que sur l’émotion.
Cela a influencé les modernistes de l’opéra ultérieurs comme Kurt Weill, qui a étudié avec Busoni.
Son utilisation de structures fragmentées et d’approches harmoniques variées dans l’opéra a anticipé l’expérimentation dramatique du XXe siècle.

4. Influence en tant qu’enseignant

Busoni a été le mentor de plusieurs figures clés de la musique du XXe siècle, dont Kurt Weill et Edgard Varèse.
Son influence pédagogique s’est répandue à travers ses écrits et ses étudiants, promouvant une approche exploratoire et ouverte de la composition.

5. Concept de « jeune classicisme »

Busoni rejetait à la fois le conservatisme extrême et le modernisme radical, prônant un « jeune classicisme » qui mêlait techniques historiques et innovation.
Cette idée a influencé les compositeurs ultérieurs qui cherchaient à intégrer la tradition au progrès, notamment Hindemith et Bartók.

Conclusion

Bien que Busoni ait souvent été éclipsé par des modernistes plus célèbres, son héritage est immense. Ses écrits visionnaires ont façonné la théorie musicale, ses transcriptions ont modifié la tradition pianistique et ses idées expérimentales ont influencé à la fois le néoclassicisme et l’avant-garde. Sa recherche d’une « musique du futur » reste une source d’inspiration permanente pour les compositeurs qui cherchent à équilibrer le passé et l’avenir.

Relations

Busoni était profondément ancré dans les cercles musicaux et intellectuels de son époque. Il entretenait des relations avec des compositeurs, des interprètes, des chefs d’orchestre et des penseurs, les influençant et étant influencé par eux de diverses manières.

1. Compositeurs

Professeurs et premières influences

Wilhelm Mayer (1831-1898) (également connu sous le nom de W. A. Rémy) – Le professeur de composition de Busoni à Graz, qui l’initia au contrepoint et à la structure germaniques.
Franz Liszt (1811-1886) – Bien que Busoni n’ait jamais étudié officiellement avec Liszt, il a été profondément influencé par sa technique pianistique et ses transcriptions. Il admirait l’idée de Liszt de « pianisme transcendantal ».

Contemporains et collègues

Claude Debussy (1862-1918) – Busoni a rencontré Debussy et a apprécié ses innovations harmoniques, mais a maintenu une approche plus structurée et contrapuntique, en contraste avec l’impressionnisme.
Gustav Mahler (1860-1911) – Les deux se sont connus à Vienne. Busoni a fait l’éloge de Mahler en tant que chef d’orchestre, bien qu’il ait été plus réservé à l’égard des compositions de Mahler.
Richard Strauss (1864-1949) – Ils se respectaient mutuellement, bien que Busoni fût sceptique quant au romantisme extrême de Strauss.
Arnold Schoenberg (1874-1951) – Busoni a soutenu Schoenberg au début de sa carrière et a interprété sa musique, mais n’a pas totalement adhéré à l’atonalité. Ils ont échangé des lettres pour discuter de la nouvelle esthétique musicale.
Jean Sibelius (1865-1957) – Busoni a rencontré Sibelius pendant son séjour en Finlande et a dirigé certaines de ses œuvres, mais il trouvait Sibelius trop nationaliste à son goût.
Igor Stravinsky (1882-1971) – Stravinsky admirait les écrits de Busoni sur la musique, et les idées de Busoni ont influencé la période néoclassique de Stravinsky.

Étudiants et influences ultérieures

Edgard Varèse (1883-1965) – Les idées musicales futuristes de Busoni ont eu un impact important sur le développement de la musique électronique et spatiale de Varèse.
Kurt Weill (1900-1950) – Il a étudié la composition avec Busoni et a hérité de son approche éclectique et théâtrale de la musique.
Philipp Jarnach (1892-1982) – Étudiant dévoué de Busoni, il acheva Doktor Faust après sa mort.

2. Pianistes et interprètes

Vladimir Horowitz (1903-1989) – Bien qu’il n’ait pas étudié avec Busoni, Horowitz a été fortement influencé par les transcriptions de Bach et le style d’interprétation de Busoni.
Claudio Arrau (1903-1991) – Un autre pianiste qui vénérait l’approche de Busoni de Bach et de Beethoven.
Egon Petri (1881-1962) – Le plus célèbre élève de Busoni au piano, qui devint un grand défenseur de ses œuvres.

3. Chefs d’orchestre et orchestres

Arturo Toscanini (1867-1957) – Il dirigea la musique de Busoni mais ne fut pas un grand défenseur de ses œuvres.
Felix Weingartner (1863-1942) – Busoni admirait les interprétations de Beethoven par Weingartner et collabora avec lui.
Orchestre philharmonique de Berlin – Busoni se produisit fréquemment en tant que soliste avec cet orchestre, jouant souvent ses propres concertos pour piano.

4. Non-musiciens (philosophes, écrivains, artistes, penseurs)

Friedrich Nietzsche (1844-1900) – Busoni a lu les écrits de Nietzsche et a intégré certaines de ses idées philosophiques dans Doktor Faust.
Rainer Maria Rilke (1875-1926) – Le poète et Busoni ont évolué dans des cercles intellectuels similaires, bien qu’il n’y ait pas eu de collaboration directe.
Hugo von Hofmannsthal (1874-1929) – Le librettiste de Richard Strauss a eu des discussions avec Busoni sur l’opéra et l’esthétique.

Conclusion

Busoni était une figure centrale des premiers cercles modernistes, faisant le lien entre le romantisme et la musique d’avant-garde. Ses relations allaient de l’admiration et du mentorat aux débats intellectuels, façonnant à la fois sa propre musique et le cours de la musique du XXe siècle.

Compositeurs similaires

Busoni était une figure unique qui alliait un profond respect de la tradition à une innovation avant-gardiste. Les compositeurs qui lui ressemblent partagent son approche intellectuelle, sa clarté structurelle et un équilibre entre les éléments historiques et modernes. Ils peuvent être regroupés en plusieurs catégories en fonction de différents aspects de sa musique.

1. Compositeurs ayant une approche intellectuelle et esthétique similaire
Franz Liszt (1811-1886) – Busoni admirait le pianisme visionnaire et les transcriptions de Liszt, qui ont profondément influencé sa propre approche du piano et de l’orchestration.
Igor Stravinsky (1882-1971) – Comme Busoni, Stravinsky a fusionné les traditions du passé (néoclassicisme) avec les innovations modernistes, notamment dans le contrepoint et la forme.
Paul Hindemith (1895-1963) – Compositeur allemand qui, comme Busoni, était fasciné par le contrepoint et les structures classiques, mais utilisait un langage harmonique plus moderne.
Max Reger (1873-1916) – Le contrepoint dense de Reger et sa polyphonie inspirée de Bach font écho à l’approche de Busoni des formes musicales à grande échelle.
Arnold Schoenberg (1874-1951) – Bien que Schoenberg soit passé à l’atonalité, il partageait la conviction de Busoni en une nouvelle esthétique de la musique et la nécessité d’élargir le langage harmonique.
2. Pianistes-compositeurs ayant une approche similaire de la virtuosité
Leopold Godowsky (1870-1938) – Comme Busoni, Godowsky a élargi les possibilités techniques et contrapuntiques de la musique pour piano, en particulier dans ses arrangements et ses transcriptions.
Sergueï Rachmaninov (1873-1943) – Bien que plus romantique que Busoni, Rachmaninov partageait une approche similaire des œuvres pour piano expansives et techniquement exigeantes.
Nikolaï Medtner (1880-1951) – Le lien profond de Medtner avec la structure et le contrepoint fait écho au style intellectuel de composition de Busoni.
Kaikhosru Sorabji (1892-1988) – Compositeur-pianiste très individualiste dont les œuvres complexes et virtuoses partagent l’ambition de Busoni.
3. Compositeurs explorant des innovations harmoniques et formelles similaires
Alexander Scriabine (1872-1915) – Bien que plus mystique, Scriabine partageait l’intérêt de Busoni pour aller au-delà de la tonalité traditionnelle et rechercher un nouveau langage musical.
Karol Szymanowski (1882-1937) – Ses premières œuvres reflètent une combinaison à la Busoni du romantisme tardif avec des tendances modernistes.
Olivier Messiaen (1908-1992) – Bien que Busoni n’ait pas été directement lié à Messiaen, tous deux étaient des visionnaires qui ont expérimenté l’harmonie et la forme musicale.
4. Compositeurs ayant une approche similaire de l’opéra et des œuvres de grande envergure
Richard Wagner (1813-1883) – Busoni a à la fois critiqué et été influencé par les réformes opératiques de Wagner, et son Doktor Faust reflète les ambitions wagnériennes.
Alban Berg (1885-1935) : les innovations opératiques de Busoni ont anticipé la complexité dramatique du Wozzeck de Berg.
Béla Bartók (1881-1945) : l’équilibre entre la rigueur intellectuelle et l’influence folklorique de Bartók est comparable au mélange de structure et d’innovation de Busoni.
Conclusion
La musique de Busoni est difficile à catégoriser car elle se situe au carrefour du romantisme, du néoclassicisme et du début du modernisme. Des compositeurs comme Liszt, Hindemith et Stravinsky partagent sa fusion de la tradition et de l’innovation, tandis que des pianistes comme Godowsky et Rachmaninov font écho à sa virtuosité. Son côté plus expérimental s’aligne sur Schoenberg, Scriabine et Szymanowski.

Œuvres notables pour piano solo

La musique pour piano de Busoni est un mélange fascinant d’intellectualisme profond, de brillance technique et d’esthétique visionnaire. Ses œuvres vont des pièces de virtuosité aux compositions hautement expérimentales qui repoussent les limites de la tonalité et de la structure.

1. Chefs-d’œuvre à grande échelle

Fantasia contrappuntistica (1910, révisée en 1912, 1922)

L’une des œuvres les plus importantes de Busoni, inspirée de L’Art de la fugue de Bach.
Une fantaisie contrapuntique massive et complexe qui combine la rigueur bachienne avec le langage harmonique élargi de Busoni.
Structurée comme une série de fugues, elle culmine dans un choral grandiose.
Souvent comparée à la Sonate Hammerklavier de Beethoven pour sa profondeur intellectuelle et ses défis techniques.

Concerto pour piano, op. 39 (1904) (partie de piano en tant qu’œuvre solo)

Bien qu’il s’agisse d’un concerto, la partie de piano solo est si dense qu’elle est parfois étudiée séparément en tant que réalisation pianistique.
L’un des concertos les plus longs et les plus exigeants jamais écrits, mêlant romantisme et éléments modernistes.

2. Sonates et œuvres de grande envergure

Klavierübung (Cinq volumes, 1917-1922)

Un recueil d’études et d’exercices qui reflètent la profonde compréhension de Busoni du contrepoint et de la technique pianistique.
Il comprend des pièces originales ainsi que des transcriptions et des réinterprétations de Bach.

Elegien (1907, révisé en 1908)

Un ensemble de sept pièces qui marquent la transition de Busoni du romantisme tardif à un style plus avant-gardiste.
Nach der Wendung (« Après le tournant ») sert de manifeste à sa nouvelle orientation musicale.

Toccata (1920)

Une œuvre techniquement exigeante qui mêle le contrepoint baroque au langage harmonique moderne de Busoni.
Inspirée de Bach mais transformée à travers le prisme unique et avant-gardiste de Busoni.

3. Sonatines (Sonates miniatures expérimentales, 1910-1918)

Sonatine n° 1 (1910)

Plus lyrique et accessible que les sonatines ultérieures, avec un équilibre entre clarté classique et harmonies modernes.

Sonatine n° 2 (1912)

L’une des œuvres pour piano les plus expérimentales de Busoni, presque atonale dans son langage harmonique.
Elle manque d’un centre tonal clair, préfigurant les développements ultérieurs du XXe siècle.

Sonatine n° 3 « ad usum infantis » (1913, pour un enfant)

Une pièce rare, simple et lyrique parmi les compositions souvent denses de Busoni.

Sonatine n° 4 « in diem nativitatis Christi MCMXVII » (1917)

Une œuvre mystique et atmosphérique aux connotations religieuses.

Sonatine n° 5 (1917)

Intègre des éléments du Doktor Faust de Busoni, ce qui lui confère un style opératique et dramatique.

Sonatine n° 6 « Carmen Fantasy » (1920, basée sur Carmen de Bizet)

Une réinterprétation ludique mais très complexe des thèmes de Carmen, mettant en valeur la virtuosité et l’humour de Busoni.

4. Transcriptions et arrangements virtuoses

Transcriptions de Bach (années 1890-1910)

Chaconne en ré mineur (extrait de la Partita pour violon n° 2, BWV 1004) – Une réécriture monumentale qui transforme la pièce pour violon de Bach en un véritable chef-d’œuvre pour piano.

Nun komm, der Heiden Heiland, BWV 659 – Une transcription lyrique et méditative du prélude choral.

Toccata, Adagio et Fugue en do majeur, BWV 564 – Une réinterprétation grandiose de l’œuvre pour orgue de Bach.

Transcriptions de Liszt

Busoni a édité et retravaillé plusieurs pièces de Liszt, en mettant l’accent sur la clarté et la structure.

5. Œuvres lyriques et plus courtes

Berceuse élégiaque (1909, pour piano solo et orchestrée plus tard)

Une pièce profondément introspective, écrite comme une élégie pour la mère de Busoni.

Journal indien (1915, Quatre pièces basées sur des mélodies amérindiennes)

Un ensemble inhabituel de pièces de caractère basées sur la musique amérindienne, montrant l’intérêt de Busoni pour les influences non européennes.

Conclusion

La musique pour piano de Busoni couvre tous les extrêmes : des structures intellectuelles massives (Fantasia contrappuntistica), un modernisme radical (Sonatina Seconda) et des œuvres lyriques très expressives (Berceuse élégiaque). Ses transcriptions restent une pierre angulaire du répertoire pianistique, tandis que ses œuvres originales continuent de défier et d’inspirer les pianistes.

Œuvres notables

Bien que Busoni soit surtout connu pour ses compositions pour piano, son catalogue plus large comprend des opéras, des œuvres pour orchestre, de la musique de chambre et des pièces vocales. Ces œuvres reflètent sa fusion unique de tradition et de modernisme, sa profondeur intellectuelle et son langage harmonique novateur.

1. Opéra

Doktor Faust (1916-1924, achevé par Philipp Jarnach)

Le chef-d’œuvre de Busoni et son œuvre théâtrale la plus ambitieuse, laissée inachevée à sa mort.
Une nouvelle version de la légende de Faust, différente des versions de Goethe et de Gounod.
Elle se caractérise par une approche fragmentée et moderniste, avec un contrepoint et une orchestration complexes.
Elle mêle des influences de la Renaissance et du baroque à un langage harmonique avant-gardiste.
Considérée comme un précurseur de l’opéra moderne du XXe siècle, elle a influencé Wozzeck de Berg et The Rake’s Progress de Stravinsky.

Die Brautwahl (1911, Le Choix de la mariée)

Un opéra comique basé sur le conte fantastique d’E.T.A. Hoffmann.
Plus lyrique et romantique que Doktor Faust, avec des éléments wagnériens et comiques.

2. Œuvres orchestrales

Concerto pour piano en do majeur, op. 39 (1904)

Un concerto massif en cinq mouvements d’une durée de plus d’une heure, l’un des plus longs de l’histoire.
Il est unique en ce qu’il intègre un chœur d’hommes dans le mouvement final, sur un texte semblable à un hymne.
Il allie la virtuosité de Liszt, la structure de Brahms et l’innovation orchestrale de Busoni.
Exigeant à la fois sur le plan technique et sur le plan de l’interprétation, il demande une immense endurance au soliste.

Berceuse élégiaque, op. 42 (1909, orchestrée plus tard)

À l’origine pour piano, orchestrée plus tard par Busoni.
Une œuvre profondément personnelle écrite comme une élégie pour sa mère, marquée par un lyrisme sobre.
Remarquable par son orchestration atmosphérique, qui a influencé des compositeurs ultérieurs comme Ravel et Mahler.

Fantaisie indienne pour piano et orchestre, op. 44 (1913-1914)

Basée sur des mélodies amérindiennes que Busoni a découvertes lors de ses études ethnographiques.
L’une des premières œuvres classiques occidentales à intégrer des thèmes amérindiens.
Elle présente des harmonies modales et des couleurs orchestrales inhabituelles.

Sarabande et Cortège de Doktor Faust (1919, suite orchestrale)

Adapté de son opéra inachevé, mettant en valeur ses éléments sombres et processionnels.
Souvent interprété séparément en tant qu’œuvre orchestrale.

3. Musique de chambre

Sonate pour violon n° 2 en mi mineur, op. 36a (1898-1900)

Une œuvre de chambre majeure mêlant la formalité germanique au lyrisme italien.
Très structurée, avec une fugue dans le mouvement final rappelant Bach.

Quatuor à cordes n° 2 en do mineur, op. 26 (1887-1888)

Œuvre romantique influencée par Brahms et Beethoven.
Moins radicale que les œuvres ultérieures de Busoni, elle met en valeur son talent pour le contrepoint.

4. Œuvres vocales et chorales

Gesang vom Reigen der Geister (1915, pour voix et orchestre)

Un cycle de chansons mystiques avec une orchestration éthérée et une tonalité élargie.
Il démontre l’intérêt ultérieur de Busoni pour les textures impressionnistes et expressionnistes.

Lied des Kabir (1914, pour voix et orchestre)

Basé sur des poèmes du mystique indien Kabir, il reflète la fascination de Busoni pour les philosophies orientales.
Il utilise des harmonies exotiques et des rythmes flexibles.

Conclusion

Les œuvres de Busoni qui ne sont pas pour piano révèlent un compositeur qui cherche constamment à trouver un équilibre entre tradition et innovation. Son Doktor Faust reste un opéra phare, tandis que son Concerto pour piano et sa Fantaisie indienne témoignent de ses ambitions orchestrales. Ses œuvres de musique de chambre et vocales, bien que moins connues, témoignent de son profond engagement envers le contrepoint, la structure et les nouveaux paysages sonores.

Activités autres que la composition

Busoni était bien plus qu’un compositeur : c’était un pianiste, chef d’orchestre, professeur, éditeur, philosophe et écrivain influent. Ses activités ont façonné l’orientation de la musique du XXe siècle, influençant à la fois la pratique de l’interprétation et la pensée moderniste.

1. Pianiste de concert

Busoni était l’un des pianistes les plus célèbres de son époque, admiré pour sa maîtrise technique et sa profondeur d’interprétation.

Style d’interprétation et répertoire

Connu pour son approche très intellectuelle de l’interprétation, alliant précision et expression poétique.
Il excellait dans Bach, Beethoven, Liszt et Chopin, bien qu’il ait souvent modifié les partitions pour les adapter à sa vision.
Célèbre pour avoir interprété des œuvres entières de mémoire, y compris des compositions monumentales comme la Sonate Hammerklavier de Beethoven et les Variations Goldberg de Bach.

Tournées de concerts notables

Il a effectué de nombreuses tournées à travers l’Europe et les États-Unis, se produisant dans les plus grandes salles de concert.
Il a fait ses débuts aux États-Unis en 1891, en jouant avec l’Orchestre symphonique de Boston.
Il a souvent interprété ses propres compositions et transcriptions, faisant ainsi la promotion de ses idées musicales uniques.

2. Professeur et mentor

Busoni était un pédagogue recherché, qui a encadré certains des compositeurs et pianistes les plus importants de la génération suivante.

Étudiants notables

Egon Petri – Son élève de piano le plus célèbre, qui devint un interprète majeur des œuvres de Busoni.
Kurt Weill – Étudia la composition avec Busoni, avant de se faire connaître pour L’Opéra de quat’sous.
Edgard Varèse – Absorbé les idées de Busoni sur le modernisme, avant de devenir un pionnier de la musique électronique.
Philipp Jarnach – A achevé Doktor Faust après la mort de Busoni.

Philosophie de l’enseignement

Il a prôné un équilibre entre la technique et l’interprétation intellectuelle.
Il a encouragé les étudiants à aborder les partitions de manière critique, et non à suivre aveuglément les traditions.
Il a promu l’idée d’une « jeune classicité », mêlant les anciennes et les nouvelles formes musicales.

3. Chef d’orchestre

Bien qu’il ne soit pas principalement connu comme chef d’orchestre, Busoni a parfois dirigé des représentations, en particulier de ses propres œuvres.

Il a dirigé des interprétations de son Concerto pour piano et d’autres œuvres orchestrales.
Il a préconisé une approche plus souple et expressive du tempo et du phrasé.
Il a dirigé des concerts présentant des œuvres de compositeurs contemporains tels que Debussy et Schoenberg.

4. Éditeur et transcripteur

Busoni s’est beaucoup investi dans l’édition, l’arrangement et la transcription de musique, souvent en réadaptant des œuvres anciennes pour les pianistes modernes.

Transcriptions et éditions de Bach

Ses transcriptions pour piano de Bach restent parmi les plus célèbres jamais écrites, en particulier la Chaconne en ré mineur et les toccatas pour orgue.
Il a édité les œuvres pour clavier de Bach en y ajoutant des indications d’interprétation détaillées, les rendant ainsi plus accessibles aux pianistes du XXe siècle.

Édition de Liszt et Beethoven

Il a révisé et édité plusieurs œuvres de Liszt, en mettant l’accent sur la clarté et la structure.
Création d’une édition critique des sonates pour piano de Beethoven, intégrant ses propres idées d’interprétation.

5. Philosophe et écrivain musical

Busoni était l’un des musiciens les plus intellectuels de son époque, écrivant abondamment sur l’avenir de la musique.

Écrits importants

« Esquisse d’une nouvelle esthétique de la musique » (1907) – Un essai visionnaire dans lequel Busoni appelle à l’expansion de la tonalité et au rejet des traditions rigides.
Écrits sur l’opéra et le théâtre – Il a exploré des idées pour de nouvelles formes d’opéra, ce qui l’a conduit à travailler sur Doktor Faust.
Lettres et essais – Il a fréquemment correspondu avec des compositeurs tels que Schoenberg, Stravinsky et Mahler, discutant de l’avenir de la musique.

Influence sur les compositeurs ultérieurs

Ses écrits ont influencé des compositeurs expérimentaux ultérieurs tels que John Cage et Karlheinz Stockhausen.
Il a anticipé de nombreuses idées du néoclassicisme et de la musique électronique.

Conclusion

Au-delà de la composition, Busoni était une figure marquante de l’interprétation au piano, de la pédagogie, de l’édition, de la direction d’orchestre et de la philosophie de la musique. Son héritage s’étend bien au-delà de ses propres œuvres, façonnant profondément le cours de la musique du XXe siècle.

Épisodes et anecdotes

La vie de Busoni a été remplie de moments fascinants qui reflètent sa personnalité unique, son humour et sa profondeur intellectuelle. Voici quelques épisodes notables et des faits moins connus à son sujet :

1. Le premier concert du jeune prodige

Busoni a donné son premier concert public à l’âge de sept ans en 1873, jouant un concerto de Mozart à Trieste.
Ses parents étaient tous deux musiciens (son père était clarinettiste et sa mère pianiste), de sorte que son éducation musicale fut stricte mais enrichissante.
Malgré son talent précoce, Busoni n’était pas un « enfant prodige » typique au sens lisztien du terme. Il s’intéressait davantage à la théorie et à la structure qu’à une technique éblouissante.

2. Rivalité avec Mahler

Dans les années 1890, Busoni et Gustav Mahler entretenaient une relation professionnelle quelque peu tendue.
Lorsque Busoni se produisit à Vienne en 1892, Mahler, qui y dirigeait, ne fut pas impressionné et qualifia le jeu de Busoni de « trop intellectuel » et manquant de chaleur.
À son tour, Busoni trouva la musique de Mahler trop émotionnelle et excessive. Malgré leurs différences, tous deux étaient des artistes avant-gardistes qui façonnaient l’avenir de la musique.

3. L’infâme interprétation du Concerto pour piano

Le Concerto pour piano de Busoni (1904) est l’un des concertos les plus difficiles jamais écrits, d’une durée de plus d’une heure et mettant en scène un chœur d’hommes dans le dernier mouvement, un ajout tout à fait inhabituel.
Lors de la première, la longueur et la complexité du morceau ont submergé le public. Même les pianistes professionnels ont depuis eu du mal à le jouer.
La pièce est rarement jouée, mais ceux qui s’y risquent la considèrent comme une réalisation monumentale.

4. L’amitié avec Debussy

Busoni et Claude Debussy se respectaient mutuellement, mais avaient des opinions divergentes sur la musique.
Lorsqu’ils se sont rencontrés à Paris, Debussy a qualifié Busoni de « professeur allemand » en plaisantant, en raison de son amour profond pour le contrepoint et la structure.
Busoni, en retour, admirait les innovations harmoniques de Debussy, mais trouvait que sa musique manquait de rigueur.
Malgré leurs différences, Busoni a dirigé les œuvres de Debussy et a contribué à leur promotion.

5. Un sens de l’humour unique

Busoni était connu pour son humour plein d’esprit et sarcastique, qui lui permettait souvent de prendre à la légère des questions musicales sérieuses.

Un jour, lorsqu’on lui a demandé pourquoi il n’avait jamais composé de quatuor à cordes, il a répondu :
« Parce que Beethoven en a écrit seize. »

Il plaisantait également sur la direction d’orchestre :
« Les chefs d’orchestre sont utiles pour maintenir l’harmonie au sein d’un orchestre, mais parfois ils divisent aussi la musique. »

6. Un des premiers défenseurs de la musique microtonale

Busoni a été l’un des premiers musiciens classiques occidentaux à envisager sérieusement la musique microtonale, bien avant qu’elle ne devienne une idée courante.
Dans son essai « Esquisse d’une nouvelle esthétique de la musique » (1907), il suggère l’utilisation de quarts de ton (intervalles plus petits qu’un demi-ton) pour élargir les possibilités harmoniques.
Ses idées ont influencé des compositeurs expérimentaux ultérieurs comme Edgard Varèse et John Cage.

7. L’approche unique de Busoni de Bach

Les transcriptions de Busoni de Bach sont légendaires, mais il n’a pas toujours suivi fidèlement les partitions originales de Bach.
Il ajoutait souvent des accords massifs, des doubles octaves et un contrepoint qui n’étaient pas dans la musique originale de Bach.
Les puristes le critiquaient, mais il défendait ses choix en disant :
« Si Bach avait eu un piano à queue de concert moderne, il aurait fait de même ! »

8. L’étrange « accord de la mort » de son opéra

Dans Doktor Faust, il y a un passage mystérieux appelé « l’accord de la mort », que Busoni considérait comme l’un des moments les plus puissants de l’opéra.
Étrangement, il a laissé l’opéra inachevé avant sa mort en 1924, comme s’il avait inscrit son propre destin dans la musique.
Son élève Philipp Jarnach a terminé l’opéra par la suite, mais certains pensent qu’il n’a jamais été vraiment achevé comme Busoni l’avait prévu.

9. Un amour pour la musique non européenne

Busoni a été l’un des premiers compositeurs européens à prendre au sérieux la musique amérindienne.
Son Indian Fantasy (1913-1914) est basée sur de véritables mélodies amérindiennes qu’il a étudiées.
Il a également exploré la musique asiatique et moyen-orientale, bien avant qu’elle ne devienne courante dans les cercles classiques occidentaux.

Conclusion

Ferruccio Busoni n’était pas seulement un compositeur intellectuel, c’était une figure fascinante, dotée d’un esprit vif, d’un esprit rebelle et d’une vision de l’avenir de la musique. Son humour, sa rivalité avec Mahler, son respect pour Debussy et son intérêt pour la musique microtonale contribuent à son héritage en tant que l’un des musiciens les plus avant-gardistes de son temps.

(Cet article est généré par ChatGPT. Et ce n’est qu’un document de référence pour découvrir des musiques que vous ne connaissez pas encore.)

Page de contenu de la music

Best Classical Recordings
on YouTube

Best Classical Recordings
on Spotify

Jean-Michel Serres Apfel Café Apfelsaft Cinema Music QR Codes Centre Français 2024.